mardi 25 mai 2010

Michael Douglas, Christine Bravo, l’acteur, l’écrivain et le forgeron


Si Godard ne s’est pas déplacé à Cannes, Michael Douglas lui y est venu. Samedi midi, sur Canal +, je le voyais répondre aux questions de Laurent Weil. Le journaliste demandait s’il aimait les films français, Douglas fils répondait quelque chose comme « Je vais vous avouer un secret : je ne vais jamais au cinéma. Je n’en ai pas le temps ! ».
Un secret qui ne devrait pas surprendre grand-monde, tant il est fréquent d’entendre acteurs, réalisateurs, gens du cinéma dire qu’eux-mêmes regardent très peu de films.
Peut-on faire de bons films sans en regarder ? Sans doute.
De la même façon peut-on écrire de bons livres sans en lire ? Probablement.
Ah. Mais en ce cas pourquoi nous ressasse-t-on que pour écrire il faut lire, jusqu’à ce blog qui s’appelle « lire pour écrire », et qu’est-ce que c’est que cette injustice qui fait que l’on accepte ces gens de cinéma qui prétextent manquer de temps pour voir des films quand on ne souffre pas que quelqu’un qui se vante d’écrire avoue ne pas avoir le temps de lire, et puis d’abord si c’est en forgeant qu’on devient forgeron pourquoi ne suffirait-il pas d’écrire pour devenir écrivain ?!

Tenez, ce même samedi, sur France 2 cette fois (rhô, tout de suite, comment ça je regarde trop la télé ??), chez Ruquier, Christine Bravo présentait son nouveau livre, Foudre. L’histoire se situe dans le Vieux Sud des USA, Bravo en évoque le climat poisseux, les 50°C mais l’humidité, l’accablement, elle relie ça aux styles des grands écrivains du Sud, William Faulkner, Margaret Mitchell. Elle se réfère à de nombreux auteurs, Hemingway, d’autres qui m’échappent. Cette femme a beaucoup lu. Beaucoup écrit également, d’abord pigiste, puis rédactrice, journaliste.
Beaucoup lire et beaucoup écrire : la recette pour faire un bon écrivain ? Les deux snipers de Ruquier, Zemmour et Naulleau, loin d’encenser Foudre l’estiment : d’écriture rebutante pour le premier qui ne jure que par Balzac et Flaubert, et entièrement raté sauf au niveau de l’écriture pour le second. Des critiques qui s’annuleraient presque et qui ne vous avancent pas plus que moi si vous non plus n’avez pas lu Foudre.
Quoi qu’il en soit ce livre existe et n’est pas le premier de Christine Bravo, qui avait commencé ses piges au journal Le Matin après avoir, alors anonyme, remporté un concours d’écriture – écriture qui l’aura fait vivre des années. Elle a beaucoup lu. Elle a beaucoup écrit. Elle est publiée. Elle est écrivain. Libre à vous de forger d’éventuels rapports de causalité.

Si j’ai bien suivi l’émission, cet écrivain, donc, a rédigé son [coup de] Foudre alternativement depuis deux points de vue : celui de l’homme, Sam, et celui de la femme, Anna. Elle explique avoir rédigé ses quelques scènes de sexe depuis le point de vue de Sam, jugeant que les propos érotiques passent nettement mieux quand on les met « dans la bouche » (sic) des hommes.
Sur Canal +, Laurent Weil interroge Michael Douglas sur sa venue à Cannes pour Basic Instinct, en 1992. Ça fait pas loin de 20 ans, on lui parle encore et toujours de ce film-là, qui comptait un homme à la réalisation, un autre au scénario, un encore à la photographie, une poignée d’autres à la production. Et Sharon Stone.
Et, je me suis demandé ce que l’acteur et sa partenaire de l’époque penseraient de cette opinion de Christine Bravo…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire