dimanche 25 avril 2010

Mais qu’en pensera Télérama ?

ecrire et vivre la critique

Vous avez regardé Envoyé Spécial jeudi dernier ? Moi non. Mais je suis tombée sur la rediff dans la nuit de vendredi à samedi (oui je suis comme ça, toujours avide de me cultiver à la fin d'une semaine de boulot) et n'ai pas zappé car il y avait cet acteur et homme fascinant qu'est Vincent Lindon.

Lindon, peut-être le saviez-vous, s'est heurté à Eric Besson sur un plateau télé il y a quelques mois, du coup la journaliste d'Envoyé Spécial l'interrogeait sur son engagement politique. Il répondait avec simplicité, mais imaginait sitôt (vivait même sitôt) la réaction condescendante « du journaliste de Télérama », qui raillerait cet acteur découvrant le problème des sans-papiers. Est-ce que cette projection l'empêchait de s'exprimer ? Non. Mais il y pensait, suffisamment fort pour le formuler devant caméra et ajouter « on est bloqués ».

Lecteurs et futurs auteurs à succès comme moi, vous vous dites que cette torture de la critique vous concernera très bientôt. En écrivant (ou plutôt en réfléchissant à votre écriture, j'ai compris que vous étiez très forts pour ça) vous balisez déjà : « Mais qu'en penseront Télérama, Zemmour et Naulleau, ma mère et mon voisin du dessus ? » et vous aussi sentez votre parole bloquée. Heureusement pour vous, il existe une solution super efficace à la peur de se mouiller : suivre mes conseils !! Eh oui, lisez ce blog et vos bouquins seront inattaquables, de vrais achèvements littéraires ! Alors, rassurés ?

Mais je voudrais vous reparler de Vincent Lindon, car entre autres idées intéressantes dans ce reportage il a émis celle que la psychologie des personnages au cinéma c'est du flan, le temps de la narration y étant trop court pour permettre de montrer un métier par exemple. Pour lui un acteur doit pouvoir tout incarner en trois gestes. Il l'illustrait en prenant sa tasse de café puis ses couverts de trois façons différentes, comme il est observateur compulsif et acteur charnel (c'est la réalisatrice Delphine Gleize qui le dit !) c'était magistral. Alors je repensais à L'échiquier du mal lu la semaine dernière, dans lequel Dan Simmons se sent obligé de tout nous décrire en détail sur des centaines de pages, et je me disais que ce serait agréable un Vincent Lindon de l'écrit, capable de retranscrire une ambiance en trois mots précis, pas plus...

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