samedi 11 septembre 2010

Couper tout !


En cette rentrée littéraire, impossible d’échapper aux derniers Amélie Nothomb et Michel Houellebecq, que la critique nous présente comme de vraies réussites ? Ah non, pas impossible, vu qu’ici on n’en parlera (presque) pas.

On n’en parlera (presque) pas d’abord parce qu’à 20 € en moyenne le livre de la rentrée littéraire, je ne peux pas m’en permettre beaucoup. Ensuite parce qu’un bon Goncourt ou prétendant au Goncourt est tout aussi bon un an après en poche, quand on a un peu oublié promos et critiques. Et enfin parce que j’ai déjà envie de vous parler de tout un tas d’autres choses.

Par exemple j’ai compris que le dernier Amélie Nothomb était construit sous forme d’échange de lettres, entre, semble-t-il, elle et un soldat américain en Irak. Eh bien ça me donne envie de vous parler d’un bouquin que je viens de lire, il s’appelle Ton aile, il est de Benoît Charuau, qui l’a je crois écrit en 2001 mais publié en 2005, et il s’agit d’un échange de lettres entre, semble-t-il, lui et un tout jeune homme emprisonné à Fleury-Mérogis. C’est beau, palpitant, très actuel, je vous en parle très vite.

Quant à Houellebecq, peut-être me donnerait-il raison de ne pas me précipiter pour le lire. Je l’entendais l’autre jour, face à un Elkabbach qui lui faisait remarquer qu’il semblait s’intéresser davantage à l’actualité, à notre temps, qu’on ne semblait le croire (vous suivez toujours ?), répondre que oui il s’y intéresse mais qu’à un moment, pour écrire, il faut « couper tout ». Il faut considérer qu’on sait déjà tout ce qu’on a à savoir. On peut bien sûr, si on le souhaite, relire ce qu’on a déjà lu, mais il ne faut plus lire de nouvelles choses. Il faut s’arrêter. Arrêter d’être éponge, arrêter de remettre en cause, faire un choix, avancer.

Alors qu’en pensez-vous ? On coupe quelque temps ? On se ferme à cette rentrée littéraire, on s’en tient à ce qu’on a déjà lu, on met pause et on écrit ?...

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