dimanche 15 mai 2011

La souris bleue, de Kate Atkinson


L’histoire 
Dans une Angleterre où personne ne sort sans son aérosol, où les jeunes filles sont des proies et les familles des lieux de destruction autant que d’amour, un ancien flic devenu privé s’intéresse à de vieilles affaires non classées.

Ma lecture 

Alors que l’actualité nous pousse à nous interroger sur nos éventuels réflexes sexistes, il faut que je vous avoue quelque chose : quand j’ai refermé La souris bleue, j’ai fait des recherches Internet pour vérifier qui était son auteur, Kate Atkinson. Plus précisément, j’étais curieuse de savoir si « Kate Atkinson » n’était pas un pseudo qui camouflerait… un homme !
Bon d’après mes recherches, Kate Atkinson est bien une femme. Pourtant en découvrant son détective aux considérations très mâles, Jackson Brodie, cette écriture rythmée aux préoccupations tellement similaires aux classiques des grands hommes du polar, un regard sur des femmes souvent vulnérables et parfois à la limite du cliché, j’ai douté. Pas tout le temps, et pas dès le début. Le premier chapitre par exemple, qui ne met en scène quasiment que des femmes, dans un environnement champêtre, fleuri, désuet, baigné de soleil et de langueur, me semblait, j’avoue encore, radicalement féminin. Comme quoi contrairement à mes préjugés, on peut avoir une écriture à la fois complètement féminine et complètement masculine (comment ça parler d
écriture féminine ou décriture masculine serait encore un préjugé...), selon les besoins dune scène.
Ainsi, si l’intrigue est honnête, l’écriture efficace, le suspense raisonnable (même si le fait que tous les personnages nous soient présentés dès les premiers chapitres fait que l’on comprend assez rapidement qui a commis quoi), pour moi l’une des grandes réussites de ce livre restera qu’il sonne juste, quel que soit le point de vue.


Pour mon best-seller à venir, j’en retiens que :
 

Je varierai mes adjectifs et adverbes. 
Lorsque tout est « nonchalant » ou effectué « négligemment », au bout d’un moment cela devient éminemment lassant.

J’adopterai le titre de chapitre éloquent… 

À savoir des titres de chapitre du genre « Antécédent N°1, 1970, Complot de famille », bien pratiques pour garder l’attention d’un lecteur auquel je m’apprête à infliger trois chapitres et plus de 60 pages de flashbacks avant d’entrer dans le vif du sujet.

…  mais sans forcément donner toutes les clés dès ces premiers chapitres. 

Les premiers chapitres de La souris bleue nous présentent une ribambelle de personnages sans lien apparent. Mais à partir du moment où un lien se crée entre deux de ces personnages, on comprend que tous les personnages vont être reliés, et il devient si facile de comprendre qui a commis quoi que le suspense n’a plus que peu de ressort.

> La souris bleue, Kate Atkinson, Le livre de poche, 2006, 413 pages.

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