lundi 18 avril 2011

Natural born writer


Un samedi soir de plus passé devant Ruquier. Je sais, ce n’est pas sérieux. Et en plus ça ne se dit pas. Mais c’est plus fort que moi, et avouez que ce serait moins drôle si je ne vous en faisais pas profiter. Car il y a de bonnes sorties, quand même, parfois. À un moment, Zemmour a dit à Edwy Plénel qu’il était sa boussole sud, car il était diamétralement opposé à chacune de ses pensées. Pas mal comme expression, non ? Et puis c’est vrai qu’il a son côté solaire, Edwy Plénel, boussole sud ça lui va bien… En tout cas la formule a dû plaire à plus d’un sur le plateau, ou bien boussole est le mot à la mode, je ne sais pas, car ensuite tout le monde n’avait que ça à la bouche : on apprit que Barbara avait été l’une des boussoles musicales de la jeune chanteuse L, Naulleau y alla aussi de sa boussole à je ne sais plus quel propos, peu importe car ça ne valait pas la boussole sud.
Mais les invités n’ont pas seulement parlé de boussoles, ils ont aussi parlé de poésie : la poésie des textes des chansons de L. Sur le plateau, L a déclaré ne pas avoir énormément lu, un peu ado, plus trop après. Est-ce vrai, est-ce faux ? Elle semblait modeste. Zemmour a considéré que c’était vrai, et lui a dit que ses textes étaient très réussis, qu’on ne sentait pas qu’elle avait peu lu. Ah ben oui, ça peut être glacial quand on suit l’étoile polaire. Sa boussole sud a rétorqué qu’il n’était pas nécessaire d’avoir beaucoup lu pour savoir écrire. Zemmour (serait-il fervent défenseur de ce blog ?…) a trouvé cela d’une démagogie insupportable, convaincu qu’il est que l’on ne devient pas écrivain par hasard, qu’avoir beaucoup lu est une condition sine qua non.
Faut-il avoir lu pour avoir les mots ? Faut-il s’imprégner du style des autres pour trouver le sien ? Avoir écouté quantité de chansons à textes, ou de rhétoriciens brillants, ou avoir beaucoup observé dispense-t-il de lecture ? Est-ce ridicule de vouloir lire pour écrire ? C’est que les polarités opposées font s’affoler les aiguilles et moi j’en perdrais le nord !
Pourtant, admettons que la vie soit complètement injuste et que les natural born writers existent. Peut-on, en toute objectivité, y classer tous les auteurs de best-sellers par exemple, mettons, Guillaume Musso ou Marc Levy ? (ok, facile, je sais…) Et si notre talent naturel est plus proche de ceux-là que des précédents, la lecture ne peut-elle pas au moins aider à, disons, légèrement polir l’aspect brut de nos possibilités ?…

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